UNE MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL
Cette méthode de travail horizontale vise à réunir un ensemble de conditions et d’individus autour d’un projet (artistique ou autre), moteur du processus de création. Le workshop (atelier) constitue une forme d’expérimentation collective qui invite chacun à se re-positionner et à re-considérer sa place et ses savoirs. La dimension pédagogique est au centre de la démarche : apprentissage / transmission / émancipation. Forme de pédagogie active, le workshop vise aussi pour nous à replacer le faire – faire projet, manuellement et/ou conceptuellement au centre. Nous y développons l’hypothèse que cette méthodologie de travail permet de voir émerger des projets à chaque fois singuliers, propres à la situation produite et à la configuration mise en place. Le workshop, par son protocole, se pose comme producteur de dissensus. Il met en place les conditions d’une mise en débat d’un objet dans un cadre collectif libéré des contraintes classiques et des hiérarchisations en jeu dans la société.
UNE SITUATION
Cette situation de travail vise à produire des espace-temps limites ou s’élaborent d’autres « topographies du possible » . L’aboutissement du workshop, les formes produites/pensées ou matérielles, produisent de par les situations singulières de conception qu’elles proposent, de l’innovation pouvant s’accompagner de l’émergence d’autres configurations collectives ou encore d’autres modes d’actions développées par les groupes investis.
Il est un espace « au milieu » qui traverse les couches et les savoirs de manière transversale. Il joue des frontières entre disciplines, des statuts et des places assignées en permettant à chacun ce repositionnement.
Le workshop, pratique et objet du projet en soi dans certains cas, étape du processus dans d’autres, constitue tant une forme de projet qu’une méthode de travail fondée sur deux des principes posés en hypothèses : le travail en collectif et l’expérimentation.
Le lieu, le temps, les moyens et le groupe humain définissent pour nous les conditions de la production d’une oeuvre collective et singulière. Nos projets sont au départ des cadres, des scénarios envisagés, que nous transformons et précisons par la suite in-situ. Notre manière de travailler passe par la mise en relation des acteurs locaux, à la fois politiques, associatifs, ainsi que des habitants, mais aussi par la mobilisation des compétences existantes via la collaboration étroite avec les services techniques et par la confrontation du monde étudiant avec le monde professionnel.
Le workshop est notre outil de prédilection. Il permet une intensité de réflexion et de production in-situ, ainsi que de flouer temporairement les frontières entre les disciplines (jardinier, artiste, maçon…) et entre les statuts (étudiant, agent technique, architecte,…). Nous croyons en une culture de l’appropriation et du partage. « Vivre ensemble » passe souvent par « Faire ensemble ». C’est pourquoi nous privilégions dans nos modes d’action des processus collectifs.L’implication trouve sa place autant dans le moment de la construction et de l’activation que dans celui de la conception de l’oeuvre.